samedi 2 juillet 2016

Paraty

Et voilà, nous bouclons la boucle. Enfin presque, pas encore, pas tout à fait. Si on veut être puristes, et nous le sommes, la boucle ne sera bouclée que quand nous aurons fait le tour, le vrai, le complet. Celui qui nous ramènera chez nous. On en est pas loin, c’est vrai, mais il en manque encore un petit bout, un chouia, juste une dernière bouchée que nous comptons bien croquer avec gourmandise.

Cette mignardise, faut bien qu’elle porte un nom. Ça tombe bien en plus, il est plutôt joli et invite à la rêverie : Parati. Ça sonne quand même plutôt bien, avec un petit goût de Paradis, mais pas celui qu’on boit dans le Beaujolais, non plutôt celui qu’on s’imagine avec de belles plages, de belles fleurs et puis, des fois que Là-Haut ils soient vraiment sympas, un petit godet à la main.
En plus, rien qu’à le dire, avec un accent ibère même en hiver, on a presque l’impression que c’est là juste pour nous : Parati, para mi, para usted même pourquoi pas si l’envie vous en prend.

Pour vous situer, parce que chercher sur Google c’est crevant et attendre que je mette la carte de notre itinéraire à jour c’est lassant, Parati c’est une petite ville côtière nichée au cœur de la Costa Verde, à mi-chemin entre Rio et Sao-Paulo.

Le programme des festivités est arrêté bien avant que nous y posions le pied : cette dernière semaine sera marquée du sceau du farniente, de la glande, de la grosse bran****, enfin du calme quoi.
Ben oui, parce que faut vous le mettre en tête, vous qui, au boulot comme en famille, les copains comme les voisins, pensez que nous avons passé les 6 derniers mois à nous la couler douce : un tour du monde c’est crevant, d’aucuns diront même qu’avec moi ça doit l’être encore plus… pas forcément faux.
Rassurez-vous, on sait encore faire preuve de décence et on ne demande aucune compassion encore moins d’être plaints. Non, non, on a seulement besoin de quelques jours off avant de retrouver, Azzouz Beggag nous a prévenu, la tonalité parfois maussade du quotidien qui nous attend.

Nous nous sommes donc faits un petit plaisir avec un hôtel en bord de mer, 2 chambres et de quoi se faire à manger histoire de ne même pas être obligé de se bouger de trop. Le top.
Le truc c’est que, on le savait puisqu’on n’est pas totalement demeurés, c’est quand même un peu l’hiver. Donc le temps est quand même un peu instable.
Du coup, premier jour et premier coup de canif dans nos résolutions glandesques : le ciel étant au gris, on se décide pour aller visiter la cité (après avoir, c’est un minimum, sérieusement glandé à l’hôtel).
Grand bien nous en prend : la ville est superbe, toute en rues pavées (chiant pour marcher, mais beau… mais bien chiant) et en demeures coloniales plus belles et blanches les unes que les autres. Ambiance très calme, cool et … gourmande avec notre première belle rencontre de la semaine : les vendeurs de gâteaux ambulants et leurs carrioles affriolantes.
Bon, très bon, pas pour la ligne, mais bon, très très très bon. Pas sûr qu’au cours de la semaine un type de pâtisserie nous ait échappé, et si, malheureusement c’était le cas, dîtes-vous que c’est parce qu’on a dû confondre et prendre plusieurs fois les mêmes.

Le lendemain samedi, changement radical de décor avec un grand soleil qui nous permet de passer la journée à la plage, sans activités particulières, sans jeux bien sorciers mais avec la conviction que nous sommes là pour faire ce qu’on fait : rien !
Enfin, si, on instaure enfin le rituel sacré de la semaine (en plus des gâteaux s’entend) : le rien s’accompagne en effet à merveille d’une caïpirinha.
Seul bémol : quand on ne mange pas le midi, parce que le petit-déjeuner a été copieux n’allez pas imaginer qu’on se laisse dépérir, la caïpirinha de 15h, elle tape un peu fort et elle donne furieusement envie de ne rien faire. Heureuse coïncidence : c’est pile-poil notre programme ! La vie est vachement bien faite.
Bon ça demande aux enfants un peu d’autonomie et de prise en charge, mais c’était aussi un des objectifs du voyage de les faire grandir. La caïpirinha c’est carrément pédagogique en fait, c’est un peu le Montessori des glandus quelque part.

Allez, trêve de railleries et d’autodérision, même si ça fait du bien.
Le dimanche, pourtant jour du Seigneur en ce pays si pieux, le naturel alimenté par 6 mois d’aventures revient au galop et nous voilà partis pour une excursion à la découverte des îles de la baie de Parati.
Superbe journée sous un grand ciel bleu, avec une mer certes un peu fraîche, dans un splendide bateau qui fera la joie des grands et des petits, entre pauses baignades et balades sur le sable.

En plus, nous avons une révélation : les excursions, en les menant à un bon rythme, c’est carrément compatible avec la caïpirinha. Bam ! Une vérité en plus qui nous éclate à la figure !

Le lundi, après cette harassante journée en bateau de la veille, on a bien mérité un peu de repos et, pas besoin de vous faire un dessin, vous aurez deviné le programme : glande-plage-caïpinrinha. Du coup, on en profite pour expérimenter des âneries et acrobaties en tous genres.
La vie est belle, un tout petit moins pour Chloé toutefois qui a droit à une extension de son menu, rien de méchant, seulement une (toute petite) heure d’école.
Le soir, incartade au programme avec un « resto plaisir » histoire de ne pas se laisser aller. Retour mouvementé et petit coup de flip. Mais ça ne s’écrit pas, ça se raconte, donc on vous en parlera, ou pas, en rentrant.
Le mardi, retour aux mauvaises habitudes et journée d’excursion en forêt cette fois. Au menu, jungle, oiseaux multicolores en liberté et belles cascades. On découvre d’ailleurs une activité originale : le surf pieds nus sur rochers. Cette fois on passera notre tour, debout comme assis, l’eau étant bien trop fraîche pour nos popotins sensibles.

Mais ce n’est pas le tout : comme ils sont très forts ici, la découverte de la jungle s’accompagne de la visite de … deux distilleries de cachaça, composante de base de, je vous le donne Emile : la caïpirinha !
Dégustations en série, sans abuser naturellement, les enfants s'occupant à la balançoire.
Très belle journée en tous les cas et belle rencontre que notre compagne d’aventure, médecin tunisienne travaillant pour l’ONU en Jordanie, avec laquelle nous aurons beaucoup échangé.
Le mercredi, dernier jour avant de repartir vers Sao Paulo le jeudi pour prendre l’avion du retour, avec notre programme fétiche. Pas besoin de vous l’écrire, vous l’avez deviné.
Un peu plus de sport pour moi, qui me sera tapé 2 AR en vélo à la gare routière pour acheter les billets de bus.
Un constat d’ailleurs : la caïpirinha, ça va avec beaucoup de choses mais pas avec le vélo.

Allez, je vous laisse et à bientôt. A toute à l’heure même pour certains.
Pour les autres RDV au prochain tour du monde !

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