Raiatea et Taaha, 20000 yeux sous les mers

Après Moorea la splendide (sûrement plus encore parce qu'inattendue), nous quittons les Îles du Vent pour nous envoler à présent vers les Îles sous le Vent et Raiatea, l'île montagne, la plus grande de toutes.

Raiatea, indissociable de sa jumelle, Taaha séparée de quelques kilomètres et avec laquelle elle partage un immense lagon. 

Nous prenons nos aises pour les 4 jours qui viennent dans notre grand fare (maison), sur deux étages et tout confort, ce qui est plutôt une très bonne surprise. 

Raiatea est assez sauvage et ne compte que deux plages, les autres se trouvant plutôt sur les nombreux motus (îlots) accrochés à la barrière de corail et qui constellent le lagon. Le problème étant qu'ils ne sont accessibles uniquement par bateau.

Nous optons pour une solution plus simple et passons notre dimanche au bord de la plage publique, entre bains de mer et de soleil et repas sur le pouce. La plage, quasi exclusivement fréquentée par des locaux, nous donnera l'occasion d'agréables moments d'échanges sur l'île, la Polynésie et le mode de vie local, le tout dans une eau frôlant les 30°C. 

Côté sympa de ce premier jour : la pension nous ayant organisé l'aller mais pas le retour, nous choisissons de tenter le stop et, après quelques essais infructueux avec des voitures pourtant bien vides, nous voilà embarqués dans un berlingot... comptant déjà 4 occupants ! Qu'à cela ne tienne, un gosse dans le coffre avec les courses, les autres sur les genoux et nous voici hardiment en route pour rentrer. 

Le lendemain, c'est sous un grand soleil que nous partons pour notre première excursion, en bateau à la découverte de la rivière Faaroa, puis au plus grand marae de l'île. Un marae est un lieu sacré polynésien, qui, en Polynésie Française, est construit à base de pierres volcanique et de corail.

Nous découvrons lors de cette excursion quelques légendes polynésiennes sur l'origine des îles, de l'arbre à pain et bien d'autres encore, tout cela le plus souvent accompagné de belles chansons interprétées par notre guide Suzanne.

Nous rejoignons ensuite un motu sur le lagon pour une fin de balade passée entre dégustation de fruits frais et snorkeling pour voir les poissons et les coraux.

Chloé en profite pour se lier d'amitié avec des jumelles françaises venues passer les vacances ici. On ne va pas se mentir : la vie est belle !

Le lendemain nous embarquons pour "l'Excursion bleue", à la découverte de l'île voisine, Taaha, ou l'île vanille, qui nous fera passer de 8h à 18h une journée de rêve et plus encore...

Pour l'apéritif, nous débutons avec la visite d'une vanilleraie, qui nous fait découvrir, en plus de l''arôme très particulier de la vanille de Tahiti (très différente de la vanille bourbon qu'on connaît), l'incroyable patience et la minutie nécessaires à ces petits bâtons de vanille pour arriver finalement jusqu'à nous.

On comprend également, du coup, pourquoi les exploitations ont du mal à subsister et à attirer de nouveaux cultivateurs.

Nous poursuivons notre dégustation avec, comme mise en bouche, 'une ferme perlière. Nous ne loupons aucune explication, depuis l'élevage des huîtres pour la nacre, au greffon, en passant par le travail des plongeurs, et bien sûr le tri et la sélection des perles jusqu'à la confection des bijoux. Si finalement on doit se reconvertir, on est fin prêts !

Bon par contre, autant vous le dire tout de suite, pour ceux qui espéraient qu'on leur ramène une perle de Tahiti, ça sera plutôt (au mieux) un bâton de vanille... le luxe a un prix.
Après ces mises en bouche apéritives, nous passons à présent à l'entrée : les requins et leurs copines les raies ! Interdit de sauter du bateau surtout pour les enfants, au cas où nos gentils poissons à grandes mâchoires ne pensent que le plat principal, c'est une jambe d'Alexandre ou un pied de Chloé...

  

Comme a Moorea, on ne peut pas dire que nos enfants aient été impressionnés ni intimidés par nos copains aux multiples rangées de dents !

Nous sommes finalement remontés dans le bateau, escortés par une raie, sains et saufs (message à l'adresse des papis et mamies : pas d'inquiétude, on n'est pas devenus fous, le risque était nul) et avec tous nos doigts et tous nos orteils.

Nous poursuivons notre menu gastronomique par un trou, non pas normand mais tahitien, avec une nage dérivante dans un premier jardin de corail. Le capitaine nous dépose donc en bateau, va s'ancrer un peu plus loin dans le lagon, et on se laisse dériver au gré du courant au milieu des coraux jusqu'au bateau.

Après cela, nous reprenons notre menu en dégustant ... un repas bien mérité (ben oui, il est déjà 15h...) sur un motu avec profusion de spécialités polynésiennes, du poissons cru au lait de coco aux beignets de poissons, j'en passe et des meilleurs.
Mais que serait un bon repas sans un dessert digne de ce nom ? On resterait sur notre faim, un peu déçu avec un goût âcre au fond de la bouche. Et bien, rien de tout cela ici, puisque le dessert que nous découvrons nous explose littéralement en bouche, avec un second jardin de corail extraordinaire.

Plutôt que chercher des mots, voilà ce que ça donne en images :

Hors de l'eau pour commencer :

Sous l'eau pour finir :

Confidences d'un couple avec nous sur la balade et féru de plongée avec bouteilles : rare de voir un tel spectacle et une telle explosion de couleurs, même à des profondeurs plus grandes !

Nous rendons les armes, enfin les palmes,et passons la soirée à savourer et digérer tranquillement notre excursion bleue...

Et voilà, nous sommes le 12 avril et nous apprêtons à partir encore à la découverte d'autres merveilles, destination Maupiti, petite île tout à l'Ouest des Îles sous le Vent souvent décrite comme Bora-Bora avant le tourisme.

Mais ça, naturellement, c'est une autre histoire...